Bienvenue chez Les grands séducteurs de l’histoire. Dans cette catégorie tu découvriras des mini-biographies agréables à lire des plus grands séducteurs de l’histoire. Avec l’explosion des sites de séduction, nous avons tendance à oublier que la séduction est de tous les temps. Le but des Grands séducteurs de l’histoire est justement de te faire (re)découvrir ces personnages remarquables afin de pouvoir t’en inspirer. Tu verras, tes cours d’histoire n’ont jamais été aussi chouettes. Je te souhaite un agréable voyage dans le temps.
Cocorico pour les Français !
Ils ont enfin réussi à exporter autre chose que leurs parfums : le SADISME !
Bon, je ne crois pas qu’ils aient exporté LE sadisme, car la nature humaine mondiale l’avait découvert sans eux, mais ils ont bel et bien exporté le mot. Sadique, sadisme…
Si tu veux devenir polyglotte, saches que sadisme se dit sadisme dans toutes les langues. En chinois, en anglais, en arabe etc.
Et d’où vient ce mot ? De monsieur Sade, marquis français du 18e. Qui est cet homme qui a réussi le tour de main d’être plus connu que Madonna ?
Né du bon côté de la barrière
Un peu d’histoire (pas ennuyeuse rassure-toi !). Nous sommes à Paris, en 1740. Devine qui pointe le bout de son nez ?
Donatien Alphonse François de Sade.
Rien qu’en lisant le nom, tu peux te rendre compte que Donatien est né du bon côté de la barrière. Papa est comte de Sade, héritier de la maison de Sade, l’une des plus anciennes maisons de Provence, seigneur de Saumane et de Lacoste (rien à voir avec tes pompes).
Maman est parente et dame de compagnie de la princesse de Condé (à l’époque ça en jette).
Au passage, on peut noter que Papa Sade est déjà un grand séducteur qui ne s’embarrasse pas trop de conventions.
Bref, Donatien n’a pas trop de soucis à se faire et il aurait pu largement se la couler douce.
Sale gamin élevé comme un petit prince
Comme le voulait l’éducation de ce temps-là, Dodo passe les trois premières années de sa vie à l’écart de ses parents, à Paris. On l’élève comme un petit prince.
Le résultat donne une espèce de sale gamin mal élevé, qui croit que tout le monde doit être à ses pieds. Est-ce pour un peu calmer ses ardeurs qu’il fut envoyé chez son oncle abbé ?
Mystère !
En tout cas, de 4 à 10 ans, notre cher marquis se retrouve près de Marseille chez son tonton abbé. Un peu spécial quand même l’abbé : toujours entouré de femmes, aimant la bonne chair et curieux de tout.
Puis à 10 ans, retour à Paris, on l’envoie chez les jésuites, crème de la crème éducative de l’époque.
Mariage, bordels et maîtresses
A 14 ans, son éducation terminée, direction l’armée comme tous les jeunes gens nobles de l’époque. Il monte les échelons (pas trop quand même).
Il existe une seule et unique appréciation sur ses services dans l’armée et elle en dit long sur le loustic : “Fort dérangé, mais fort brave”. Il se traîne déjà une sacré réputation : joueur, débauché, j’en passe et des meilleurs.
Le comte de Sade père, voyant bien que son rejeton glisse sur la mauvaise pente, cherche vite à le marier. Mais avec sa réputation, les offres ne se bousculent pas au portillon.
La seule qu’il réussit à convaincre est Renée-Pélagie (qui à part avoir un prénom horrible a l’avantage d’avoir de l’argent à s’y cacher derrière). Curieusement leur amour est sincère, mais on ne change pas …
Le marquis continue de fréquenter les bordels et ne se gêne pas pour avoir des (nombreuses) maîtresses : Mlle Colet, Mlle Dorville, Mlle Le Clair, Mlle Beauvoisin…
Ces dames aiment surtout son argent ou celui de sa femme.
Mendiante attachée sur un lit et fouettée cruellement
Nous allons maintenant entrer dans la partie scandaleuse de la vie de de Sade, car tout ce qui est avant n’est que pipi de chat.
Tout commence lorsqu’il propose à une mendiante de devenir gouvernante, place que bien entendu elle accepte. Vilain stratagème pour l’entraîner chez lui et lui faire subir des cochonneries dignes des assises de nos jours.
L’ayant attachée sur un lit, fouettée cruellement, le marquis s’en donne à cœur joie. Elle réussit à s’enfuir par la fenêtre et à ameuter tout le village.
Heureusement pour de Sade, il a des connaissances et s’en tire avec une grosse facture à régler, mais a aussi pour ordre de se retirer sur ses terres.
En 1769, il est en Provence et c’est la grosse éclate. Bals et comédies se succèdent à un train que même le portefeuille de sa richissime femme ne peut pas suivre.
Empoisonnement, sodomie et peine de mort
Et le scandale éclate à nouveau en 1772. Il ne s’agit plus cette fois d’une fille mais de quatre. Le marquis a proposé à ses partenaires sexuelles des aphrodisiaques.
La condamnation est cette fois la peine de mort pour empoisonnement et sodomie, car c’est un concept avec lequel ils ne rigolaient pas du tout.
Sade s’enfuit alors en Italie avec sa belle sœur qu’il a séduite. Mais il se fait arrêter et logiquement incarcérer peu après. Heureusement, on peut toujours compter sur les siens !
Mme de Sade achète les gardiens et le fait évader.
Sauf que Sade n’est pas célèbre pour rien : le scandale de trop arrive en 1774. L’affaire n’est pas très claire, car sa famille s’est efforcée de tout faire disparaître.
En bref, Sade recrute 5 “jeunes filles” comme domestiques avec lesquelles il joue du “canif”. Difficile d’étouffer le scandale alors que les marques sont visibles sur la peau des victimes !
Homme de lettres pervers
De nouveau en cavale, le marquis se fait quand même prendre en 1775. Direction la prison sans passer par la case paye. Il évite l’exécution, ce n’est déjà pas si mal.
1790 : il est libéré. C’est la révolution française et durant ces années, avoir la tête accrochée au corps est un luxe. Mais la bonne étoile de notre homme veille. Ces 12 années à la Bastille, où il n’a pas été ce qu’on appelle un prisonnier modèle, ont changé l’homme.
Sa femme a finalement demandé la séparation le laissant sans-le-sou. Il devient bouffi et broie du noir. Alors sans devenir un agneau, il va se calmer.
Il rencontre une actrice qui le suivra jusqu’à sa mort et met toutes ses perversions dans ses écrits (et non plus ailleurs) qui sont évidemment clandestins.
Il gagne une réputation d’homme de lettres. C’est de ce moment que Sade prend une position anti-christianiste radicale et ça va encore lui valoir des ennuis. Retour pour la énième fois au trou.
Odeur cadavéreuse qui tue la vertu et inspire l’horreur
A sa sortie en 1795, la publication de son œuvre (celle qui restera) commence. Aline et Valcour et la Philosophie dans le boudoir.
En 1799, La Nouvelle Justine suivi de l’Histoire de Juliette lui permettent de payer ses dettes. Autant dire qu’il n’a pas la cote dans les médias de l’époque. On peut lire par exemple :
Le nom seul de cet infâme écrivain exhale une odeur cadavéreuse qui tue la vertu et inspire l’horreur : il est auteur de Justine ou les malheurs de la vertu. Le cœur le plus dépravé, l’esprit le plus dégradé, l’imagination la plus bizarrement obscène ne peuvent rien inventer qui outrage autant la raison, la pudeur, l’humanité.
Ambiance.
Nous sommes maintenant en 1801 et Sade n’en a toujours pas fini avec la justice. Napoléon au pouvoir, la bonne morale est revenue. Ce multirécidiviste est de nouveau incarcéré sans jugement, de façon totalement arbitraire. Il finit sa vie chez les fous (sans l’être lui-même) en 1814.
Séducteur ou hypersexuel sadique ?
Alors le Marquis de Sade un grand séducteur ? Pas vraiment, beaucoup des femmes qui furent dans son lit étaient soient payées soit forcées. Plutôt un hypersexuel couplé à un “SADIQUE”.
Et qu’est ce que le SADISME justement ? Tout est résumé dans son œuvre si haïe en son temps et qui est devenue mythique, au point d’avoir laissé son nom à travers les siècles et le monde. Parce qu’elle scandalise, mais fait aussi peur en allant chercher la partie la plus sombre de chacun d’entre nous.
Justine, son livre phare, n’est pas seulement obscène, il est surtout subversif (lis-le, tu ne seras pas déçu et en plus tu pourras briller en société !).
En clair, ce n’est pas un simple bouquin de scènes de cul, c’est aussi un livre où le plaisir sexuel est recherché à travers la souffrance des partenaires.
Et c’est de là que commence la mythologie sadienne.
Très très intéressant. Merci!